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Q&R avec une femme inspirante: Winny Bakajika

Dernière mise à jour : 11 nov. 2021



Trusted Magazine: Comment pourriez-vous décrire votre parcours professionnel ?


Winny Bakajika: En 2006, j’ai obtenu mon bac en biologie-chimie dans l’espoir de devenir médecin un jour. Suite à plusieurs échecs, je m’étais résolue à étudier les lettres à l’université en 2010. En 2012 (encore étudiante), et en quête d’un travail j’étais recrutée comme présentatrice du journal télévisé dans une chaine locale et c’est à ce moment-là, que je découvris ma passion pour le journalisme. En 2014, à la fin de mes études où j’obtiens un diplôme de licence en journalisme, je pus travailler dans plusieurs grands médias de Kinshasa comme B one, Télé 50 et Rtga. Passionnée de voyages et de tourisme, en 2018 je m’étais lancée dans le blogging pour avoir un espace d’expression et d’échange sur ce qui me passionnait, pour cela j'eus à visiter quelques pays africains dont le RDC (mon pays), l’Ouganda, l’Éthiopie et l’Afrique du Sud ; et après avoir consulté plusieurs sites et forums parlant de l’Afrique, je constatai que le continent portait plusieurs stéréotypes du genre la guerre, la famine ou encore la pauvreté. Il fallait changer cette vision des choses, en fournissant des informations claires, mais surtout en montrant la richesse et la beauté de l’Afrique. En 2019, alors en voyage en Afrique du Sud, je décidai de créer, pour un premier temps, TERRE NEUVE MEDIA GROUP, un média en ligne spécialisé dans les voyages et le tourisme sur le continent. Mon objectif était d’informer, de conseiller et de promouvoir les destinations touristiques africaines dans le monde, de manière claire et illustrée.


Trusted Magazine: Quel exemple d'expérience a été un vrai challenge pour vous et comment elle a éventuellement provoqué un changement de mindset à votre niveau ?


Winny Bakajika: L’élément déclencheur qui m’a motivé à cette réorientation professionnelle, c’était le nombre de naufrages de migrants en mer, je n’arrivais pas à comprendre comment des gens pouvaient risquer leur vie pour se rendre en Occident, et la seule réponse qui revenait toujours, c’était le taux de chômage aggravant et la pauvreté. J’étais, malheureusement, parmi le nombre de ceux qui croupiaient dans le chômage et qui avaient du mal à trouver un travail avec un salaire, parce que dans mon pays, il y a plusieurs employeurs qui ne payent pas leurs employés, malgré leur service. Alors je m’étais mise à réfléchir et à lire pour trouver des solutions, j’étais tombée sur un document sondage qui disait qu'en RDC, 90 pourcent des jeunes étaient au chômage, mais qu’il y avait des secteurs qui n’étaient pas exploités, pourtant générateurs d’emplois, comme cela se passe dans d'autres pays du monde. La RDC possède, selon le ministère du tourisme 946 sites touristiques, mais plus de la moitié est inexplorable. J’ai refléchi à comment le tourisme pouvait contribuer à améliorer le quotidien d’une population, vu que nous possédons plusieurs atouts que nous n’exploitons pas, alors que dans certains pays, le tourisme est l’activité principale et génère de l’emploi comme cela est le cas aux îles Seychelles, au Maroc ou encore en Égypte. Et pour moi, la première étape était d’améliorer l’image de l’Afrique, et surtout de mon pays d’origine dans le monde. Ce qui m’a amené à devenir militante pour un tourisme responsable en Afrique.


Trusted Magazine: Lorsque vous êtes surprise par un contexte inhabituel ou incertain, à quoi pensez-vous ?


Quand j’étais petite à l’école, mes enseignants n’arrêtaient pas de me raconter qu’il faut toujours défendre ses convictions, même quand on se retrouve devant une situation compliquée. C’est vrai qu’il m’arrive souvent de me tromper, mais la première chose à laquelle je pense quand je me retrouve dans l’impasse, c’est d'abord de défendre ma conviction.


Trusted Magazine: Quel est le facteur clé de succès pour une femme manager, leader, ou entrepreneur selon votre expérience ?


Winny Bakajika: Faire le choix de devenir une femme “ africaine” entrepreneuse et indépendante n’est pas sans conséquence et cela demande beaucoup de courage et d’endurance. Aragon avait dit : “L’avenir de l’homme, c’est la femme. Elle est la couleur de son âme”, aujourd'hui encore, il y a beaucoup trop de stéréotypes et de clichés sur les femmes africaines, du genre que nous ne sommes destinées qu’au mariage et à faire des enfants. Mais nous assistons aujourd'hui à un réveil de conscience, car beaucoup de femmes se lancent dans l’entreprenariat et elles reprennent leur position d’actrice réelle et incontournable dans l’évolution du continent. Pour moi, les facteurs clés pour le succès d’une femme entrepreneure, c’est d’abord, avoir la capacité de développer une confiance en soi et d’apprendre à se connaitre soi-même, comme l’a souligné Socrate “connais-toi toi-même”. Il faut avoir la capacité de s’autoévaluer objectivement, c’est la première étape dans la connaissance de soi.


Il faut également renforcer sa persévérance, stimuler sa motivation et sa détermination. Mais aussi, il faudra booster son ambition. Diriger sa propre entreprise est une affaire assez compliquée. Pour évoluer, la femme devra développer son leadership et construire sa vie autour de ses perspectives, activer sa créativité et balayer l’autocensure. Ici, il faudra libérer sa créativité pour permettre aux possibilités de se clarifier et d’utiliser tout son potentiel, s’affirmer et défendre ses idées, et tout cela demande beaucoup de courage.


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