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Les cages organisationnelles

Dernière mise à jour : 13 nov. 2021



On se met parfois, et très souvent même, dans des cages professionnelles et organisationnelles. Caractérisées par leur confort impressionnant, de telles cages nous mettent dans des routines organisationnelles et dans des environnements professionnels qui nous exploitent sans nous inspirer, nous font faire la même chose de la même manière sans valeur ajoutée, sans considération pour notre contribution, sans perspectives de carrières, et éventuellement sans cohérence avec nos aspirations.


Pourquoi parler de «cage» ? Tout simplement parce qu’il y a des barreaux qui nous empêchent de sortir de ces environnements. Ces barreaux ne souffrent pas de rouille avec le temps qui passe, mais au contraire : leurs épaisseur et résistance se renforcent avec le cumul d’années successives sans volonté de notre part de sortir de ce type de cage. Quelques exemples de barreaux vous empêchant de sortir des cages professionnelles/organisationnelles :

  1. Un salaire vous permettant de couvrir des engagements personnels récurrents et très importants pour vous et votre entourage personnel.

  2. Le confort de la régularité et de la certitude d’un revenu mensuel.

  3. Un statut social et une appartenance à une structure tels que perçus par votre entourage.

  4. La crainte de ne pas trouver un environnement meilleur (on a le sentiment qu’il n’y a que pire).

  5. La volonté de bénéficier d’un dédommagement en cas de sortie, et donc attendre un «plan» de licenciement qui sera avantageux en matière de package de départ (chèque de départ).

Ces barreaux ne relèvent pas de la banalité. Il s’agit de vraies contraintes qui peuvent empoisonner notre vie professionnelle et la transformer en un vrai calvaire sans fin. Je ne vous conseille pas de les ignorer, mais je vous conseille de ne pas les surestimer. Le malheur qui règne est plus dangereux que ce que vous pouvez penser : ces contraintes se transforment souvent et progressivement en «objectifs» à part entière. Pourquoi ceci est-il dangereux ? Parce que bien gérer ces contraintes n’a rien à voir avec votre épanouissement… elles sont loin de constituer des contributeurs absolus à votre épanouissement (à quelques exceptions près).


Pour vous donner un exemple concret, certains cadres que j’ai eu l’occasion de côtoyer pendant des années souffrent d’environnements très archaïques en matière de posture de leur top-management et des stratégies de ce dernier. Ils ont «tout» fait pour changer les choses, mais leur zone d’influence ne leur permet pas d’initier un changement de mentalités ni d’environnement. Ils sont arrivés à une conclusion très bien réfléchie que je soutiens personnellement, après une écoute attentive de leur vécu et une connaissance de leur entreprise, il s’agit tout simplement de la «nécessité de quitter». À ma surprise, ils n’y arrivent pas. Pourquoi ? La réponse que j’entends de chez eux est qu’ils attendent un «chèque» de dédommagement pour les loyaux services qu’ils ont rendus à l’entreprise (Contrainte 5). Ce cadeau leur permettrait éventuellement de se reconvertir et aussi de diminuer l’impact des autres contraintes en cas de départ. Quand on m’avance ce genre d’argument, je reste dans l’étonnement pendant des minutes et je réalise à quel point on ne voit que les contraintes et on ignore les autres objectifs «naturellement» ancrés dans l’ADN de tout être humain : liberté, épanouissement, réalisation de soi, équilibre psychique et paix émotionnelle.


Dommage que le système capitalistique ait réussi à faire de nous des esclaves des contraintes pécuniaires d’une manière à endommager notre dignité et notre savoir-être ! Pour rester dans ce cas en particulier, il faut reconnaître que dans certains pays les législations sont très généreuses et permettent ce genre de dédommagement et qu’il est tentant de rester là où vous êtes pour avoir le cadeau de licenciement. Posez-vous la question : les gens qui restent dans la cage… le font au détriment de quoi ? La réponse n’est que très claire : C’est au détriment de leur santé morale, psychique et physique.


Mon objectif à travers cet exemple, mais aussi l’ensemble des contraintes citées, est de vous interpeller sur la nécessité de distinguer ce qui relève de la «contrainte» de ce qui devrait être un «objectif» dans votre évolution professionnelle. J’espère que vous ne surestimez pas vos contraintes pour les rendre des objectifs en soi. Et n’oubliez pas : on a souvent le choix de «vivre moyennement bien» dans la liberté et l'épanouissement, ou de «vivre très bien» dans une cage organisationnelle... Réfléchissez aux occasions qui se présentent à vous, tous les instants et tous les jours, pour faire ce choix, et osez sortir de la cage. C'est du faux confort professionnel !


Je ne pourrai pas donner de conseils «standards» à vous toutes et à vous tous de la même manière pour sortir de la cage professionnelle. Une chose est sûre : une piste de sortie devrait être initiée par un travail sur soi pour distinguer ce qui fait vos forces. Un travail très intéressant a été réalisé par le professeur Martin Seligman de l’Université de Pennsylvanie (co-fondateur de la Psychologie Positive) autour d’un test qui vous permet d’identifier les traits de votre personnalité (parmi une liste de 24) qui constituent vos propres attributs d’épanouissement et de bien-être. Une des recommandations de la Psychologie Positive et de Martin Seligman est de mettre en place vos propres routines (au sein de votre travail ou ailleurs) qui répondent aux 5 ‘premiers’ attributs propres à votre épanouissement, chaque semaine et d’une manière récurrente. Je vous suggère de passer ce test et de bâtir une discipline autour de ces routines (vous pouvez me contacter pour partager avec vous des accès pour passer le test en question gratuitement). C’est un exemple de démarche de développement personnel qui contribuerait à la construction d'un pont entre votre éventuelle «cage professionnelle» et votre bien-être !


Par Farid Yandouz

Senior Executive, Trusted Advisors

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