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Q&R avec Geiger Jacob Sandra

Q&R Exclusif de Trusted Magazine avec Geiger Jacob Sandra, Facilitatrice des processus

de transformation durable.



Comment pourriez-vous décrire votre parcours professionnel en quelques mots ?


J’ai commencé à travailler en tant que commerciale puis directrice des achats d’un groupe informatique. En parallèle de cela, j’avais une activité de sportive de haut niveau, quintuple championne du monde en boxe. Une période qui m’a apporté le goût de l’effort, de la compétition, de la prise de risque.

Toutefois, assez rapidement, j’ai ressenti un profond malaise à consacrer mon énergie à une seule finalité: la quête de marge, de CA ou de victoires sur le ring. Un asservissement total à la performance comme une fin en soi.

Nous avons tous le pouvoir d’inverser cette tendance, construire une économie au service de l’homme et agir de toutes nos forces au service de causes qui font grandir la société.

A partir de 2001, j’ai consacré mon énergie à différents projets qui faisaient sens pour moi : j’ai monté un chantier d’insertion pour accompagner des personnes très éloignées de l’emploi par une activité autour du sport.

Puis après une formation de master en développement durable, j’ai créé mon cabinet de conseil: cela fait maintenant 15 ans j’accompagne les organisations à la conduite de leurs transformations RSE, et aussi à leurs transformations managériales pour plus d’agilité, car c’est la clé de la réussite pour embarquer les équipes.

Encore aujourd’hui, je continue à me former régulièrement aux pratiques agiles, la remise en question est la base des méthodes agiles, il est important de se l’appliquer à soi-même !


Comment considérez-vous que les pratiques agiles ont transformé les entreprises durant les deux dernières années ?


On assiste à des mouvements profonds. Au début, certains ont parfois été perçus comme des approches anecdotiques, superficielles, voire des phénomènes de mode. C’est ce que j’entendais quand j’ai démarré il y 15 ans. Pourtant, les organisations bougent vraiment leurs lignes : désormais, le salarié est au cœur des préoccupations, les organisations deviennent apprenantes, le sens est partagé, l’autonomie est favorisée, les problèmes deviennent des opportunités de progrès et sont résolus de façon collaborative, les décisions sont prises en concertation, on explique le sens des décisions stratégiques, les partenaires externes sont impliqués, l’entreprise devient plus que jamais un écosystème vivant en lien constant avec son environnement, capable de réajuster quasi en temps réel: une nouvelle culture d’entreprise propice à favoriser l’efficience, le développement harmonieux, un développement durable.


Quels cas de réussite de transformations agiles vous aviez eu l'occasion de noter et qui vous ont tellement marqué ?


J’ai souvent accompagné des entreprises qui souhaitaient mettre en œuvre des démarches RSE et lorsque la question du bien être des salariés émergeait à l’issue d’un premier état des lieux; elles en étaient très étonnées! Parfois parce qu’elles ne pensaient pas que ce point était intégré dans la RSE, parfois parce que leur perception étaient erronées sur le niveau de bien-être de leurs salariés. C’est pourtant souvent une première étape indispensable: mettre en place des outils agiles pour faciliter l’écoute des salariés, et leur donner la possibilité d’être force de proposition. Favoriser la résolution des difficultés au plus près de l’endroit où elles se produisent donne souvent des résultats spectaculaires, quels que soient les salariés, et leur place dans la hiérarchie. J’ai souvent été marquée par la qualité et la pertinence des propositions issus de ces temps participatifs.

Cette étape d’ouverture aux salariés constitue le symbole d’une volonté d’écoute et d’implication des salariés et a toujours été très bien accueillie (à condition que les actions suivent concrètement). C’est alors le premier pas d’une longue série d’autres pas pour aller vers une transformation durable. J’ai aussi un exemple en tête marquant : le simple fait de mettre en œuvre l’évaluation à 360° (les salariés évaluent leur manager) a été pour une entreprise une source de progrès énorme : cela a ouvert le dialogue, permis de réfléchir à des solutions, de faire progresser chacun. C’est aussi une façon de dire que désormais, il est possible d’accepter ses vulnérabilités, de les exposer sans crainte. Cela est source d’un grand apaisement, car chercher à cacher ses failles est épuisant au quotidien et peut même contribuer à construire le terreau du burn-out.


Les pratiques agiles continueront elles à susciter l'intérêt ? Quels challenges voyez-vous dans le contexte du déploiement de ces pratiques ?


Les pratiques ne sont que des pratiques ! Ce qui est important et qu’elles se construisent au service d’un sens partagé. Par ailleurs ne s’agit pas de faire un peu de team building ou un questionnaire ; la juxtaposition de pratiques agiles apprises dans un livre n’a aucun sens.

C’est une vraie ingénierie à construire, pour que pratiquent deviennent fluides, simples et efficaces et portées par toutes et tous au sein de l’entreprise.

Le sens doit alors être fédérateur et ambitieux, qu’il soit au service du développement de l’ensemble de l’écosystème dans lequel évolue l’entreprise, ses collaborateurs, ses clients, ses partenaires, son territoire.

Alors, plus que jamais, dans un contexte qui évolue, qui nécessite sans cesse de se réinventer, (voire parfois de changer d’activité) pour répondre aux contraintes comme aux opportunités, les pratiques agiles permettront d’optimiser la capacité collective des organisations à faire face à la complexité et à l’incertitude des marchés, et surtout cette nouvelle forme d’organisation est la seule qui permet de répondre aux enjeux sociétaux, environnementaux actuels.

Néanmoins, encore trop peu de personnes formées, les écoles continuent souvent à enseigner suivant des méthodes descendantes, linéaires, en silos, ne favorisant pas la participation, l’approche systémique et ne rendant pas ces méthodes agiles naturelles. Alors il faut avancer pas à pas, former, sensibiliser, montrer l’intérêt. Le challenge est donc de sensibiliser dès le plus jeune âge aux pratiques agiles, à la communication bienveillante, à l’écoute des idées divergentes, à la recherche de solutions, à l’acceptation de l’échec comme une chance!


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