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Q&R avec Malika Gadault DEACKEN

Dernière mise à jour : 24 juil. 2023

Q&R Exclusif de Trusted Magazine avec Malika Gadault DEACKEN, Directrice Administrative et Financière / CFO @Bet241


Comment pourriez-vous décrire votre parcours professionnel en quelques mots ?


Le mot qui décrirait le mieux mon parcours professionnel est « travail ».

En résumé, le travail a toujours été omniprésent dans ma vie. Cette valeur inculquée depuis ma tendre enfance et m’a permis de saisir des opportunités. Ces opportunités ont rendu mon parcours scolaire classique de financière en un parcours parfaitement aligné avec ma vision. 

En effet après une première expérience en cabinet d’audit, j’ai intégré dès l’âge de 29 ans la première société de Paris Sportif du Gabon au poste de CFO, soit Directrice Administrative et Financière. Le travail, la rigueur, l’organisation et l’esprit d’équipe ont été les outils qui m’ont permis de sortir de ma zone de confort durant ces 5 dernières années. 

J’ai grâce à cela, pu contribuer à une belle expansion de ma structure qui a gagné en notoriété et plus que doubler son chiffre d’affaires.

De plus, c’est depuis mon plus jeune âge que le travail est quelque chose qui fait partie de moi. J’ai commencé à travailler à l’âge de 13 ans durant les étés en donnant un coup de main dans l’entreprise familiale et depuis je ne me suis plus jamais arrêtée. Chaque vacance je trouvais un job qui me permettrait de prendre en charge mes petites dépenses. 

En effet, j’ai toujours été motivée par un besoin d’autonomie financière qui m’habitait sans cesse. 

De vendeuse à télé conseillère en centre d’appels en passant par banquière ou statisticienne en économétrie. Rien ne m’a jamais effrayé et j’ai toujours pensé que par le travail et la motivation tout était possible. 

Obtenir une autonomie financière devrait être le leitmotiv de chaque femme. 

J’ai eu la chance d’être issue d’une famille d’intellectuels et j’y ai appris que par mon statut de femme, le travail était indispensable à mon épanouissement tant sur la vie personnelle que professionnelle. 

Aujourd’hui, j’occupe un poste central dans mon entreprise, j’y mêle analyse, stratégie et capital humain. 

En parallèle, je suis la fondatrice et la CEO d’une innovante société digitale qui inclue une plateforme market place et un service de livraison. 

En tant que femme, je peux dire que le travail, le dynamisme et l’ambition font partie de chacune d’entre nous et j’encourage chaque femme en prendre conscience. 

Et grâce à cela, j’ai trouvé ma place et je ne compte pas m’arrêter là tant il y’a encore d’étapes à franchir. 

Quelle a été votre expérience la plus difficile et qui a changé votre état d'esprit ?


L’expérience qui a été la plus difficile a été mon passage en cabinet d’audit.

Le mode de fonctionnement et le mode de vie qu’une femme a dans un cabinet d’audit ne correspondait en rien avec les valeurs familiales et sociales auxquelles j’aspirais. 

Le rythme de travail effréné et les horaires hors normes à l’époque m’ont éloigné de mes idéaux. 

Cependant cette expérience a également été de loin la plus enrichissante. Elle m’a renforcée dans ma capacité à gérer le stress, à manager les équipes, à communiquer avec les plus grands dirigeants de la place. 

Cette expérience qui a duré 5 ans, a changé mon état d’esprit. En plus de mon éducation et mon amour inné pour le travail. J’étais devenu une machine de guerre capable d’amasser 20h de travail dans une même journée. 

Une période inoubliable qui a fait de moi une véritable acharnée. 

J’ai appris que ce n’était pas grave de tomber mais que l’essentiel était de se relever et qu’il était préférable de se tromper que de ne jamais oser.

Aujourd’hui je dirige une société de 500 personnes et j’ai ma propre entreprise depuis 2 ans maintenant. Je suis mentor dans un célèbre programme d’entreprenariat et en court de validation d’un diplôme en stratégie d’HEC Paris. Et cela en étant une épouse et une maman. 

Lorsque vous êtes surpris par un contexte inhabituel ou incertain, que pensez-vous ?


Dans la société de paris sportif dans laquelle j’évolue, l’inhabituel ou l’incertain font partie de mon métier. Les paris sportifs sont une activité de pronostic sur des jeux qui incluent une grosse part de hasard donc d’incertain. 

Etablir des prévisions financières devient alors un vrai jeu d’échec. 

Ainsi j’ai appris à anticiper, à organiser, à prévoir des plans A, B, C pour parer à toutes éventualités et optimiser la gestion de risques. 

Cela m’a permis de développer une forte capacité d’adaptation et une aisance face aux changements qui font que l’incertain n’est pas une source de peur ou de stress. 

Gérer ce genre de situation fait partie de mon quotidien. 

Face à une situation inhabituelle ma stratégie est de ne jamais céder à la panique et intégrer le fait que chaque problème à une solution. 

Je pense qu’un leader se reconnaît non pas à sa capacité à empêcher qu’un problème survienne, mais plutôt à sa capacité à gérer la situation lorsque le problème se présente à lui. 

En soit, pour ma part, la notion d’incertitude est quelque chose de tout à fait normal. Il est préférable de l’accepter ou à minima de s’y préparer et d’avoir plusieurs cordes à son arc afin de pouvoir identifier les meilleures options qui se présentent. 

Ainsi pour faire face à tout cela, j’ai appris à me faire confiance, à puiser en moi les ressources nécessaires et aussi à croire que Dieu est avec moi. 

D'après votre expérience, quel est le facteur clé de succès pour une femme entrepreneur dans un contexte interculturel ?


J’aime beaucoup cette question car sa réponse est beaucoup plus vaste qu’elle n’y parait. 

Il n’existe pas un facteur clé de succès mais un ensemble de choses qui se réunissent de bout en bout.

Le contexte inter culturel s’impose à nous lorsque l’on souhaite se développer dans l’entreprenariat féminin.  

En effet, les femmes font face à des barrières sociales, ethniques ou culturelles.

Malheureusement encore beaucoup de sociétés n’appréhendent pas la femme de la même manière. J’évolue en Afrique au Gabon dans un pays dirigé par des hommes mais dont la volonté politique est de soutenir le développement professionnel et l’autonomisation des revenus de la femme. 

Dans la réalité des faits nous retrouvons encore une proportion de femmes bien inférieure à la proportion d’hommes dans le monde du travail. Or l’entreprenariat est à ce jour, notamment en Afrique la principale issue de secours pour faire face à la faible employabilité des femmes dans les entreprises. 

L’imagination, la sensibilité, le dynamisme sont les atouts que beaucoup de femmes ont mais c’est le manque de confiance en soi, le sentiment de ne pas d’être à sa place (syndrome de l’imposteur), la peur d’en faire trop, ou la peur de se faire voir ou encore le « qu’en dira t’on » qui freinent la femme dans son plein déploiement. 

Je suis moi-même passée par ces phases lors de la création de ma société où j’ai dû me faire violence pour dépasser mes craintes et faire face au regard de la société. Je suis totalement sortie de ma zone de confort car cette fois il s’agissait de ma vision qu’il fallait formaliser et partager à mes équipes. 

Enfin, l’un des véritables facteurs de succès pour une femme entrepreneur qui évolue dans un environnement interculturel est la sororité, c’est à dire vivre la solidarité entre femmes et que les femmes puissent se soutenir entre elles. 

Créer des réseaux forts de femmes pour se faire entendre, se soutenir et même se financer. 

Ainsi la sororité, la rigueur et l’excellence dans les solutions proposées sont des puissants leviers de création de richesse. 

D'après votre expérience, quel est le facteur clé de succès pour une femme leader / manager ?


Aujourd’hui le management féminin devient de plus en plus apprécié dans les startups et les nouvelles sociétés. 

Certains pays ont instauré des quotas de représentation féminine et les managers femmes y sont considérées comme étant des managers de transition qui permettent à l’entreprise d’évoluer dans sa structure organisationnelle. 

De plus, une meilleure gouvernance est notée dans les sociétés qui ont des femmes dans leur top management ou dans leurs conseils d’administration. 

J’ai moi-même la chance de travailler avec beaucoup de femmes et j’encourage fortement l’inclusion féminine. Ensemble nous avons les mêmes problématiques et réussissons à mettre en place des stratégies innovantes et disruptives dans l’ensemble de nos actions. 

Malheureusement trop souvent encore, la femme dans son cadre professionnel doit en faire beaucoup plus que les hommes pour être vue et entendue. En effet, à compétences égales, le travail de la femme devra être plus probant que celui de l’homme pour prétendre aux mêmes évolutions. 

Également dans la carrière, les maternités sont encore bien souvent un frein au développement professionnel des femmes managers car la femme est quelque fois diminuée psychologiquement et physiquement avant et après sa grossesse ce qui malheureusement la rends indisponible ou simplement pas au meilleur de sa forme. 

Les hommes ne sont jamais confrontés à ce type d’indisponibilité et ce qui donne à l’employeur l’idée qu’un homme aura un meilleur rendement. 

Bien heureusement, malgré de nombreux obstacles, il est possible aujourd’hui de se frayer un chemin en tant que leader dans les organisations. 

En effet, l’atout principal sera de savoir utiliser son empathie naturelle, une qualité de plus en plus appréciée en capital humain. 

La capacité à gérer une équipe, le savoir-faire, l’expérience, la capacité à mettre une autre personne en mouvement sont les qualités d’un leader. 

Ainsi, pour ma part, le véritable facteur clé de succès d’une femme manager est de ne jamais vouloir diriger comme un homme, d’accepter son identité de genre et sa différence qui est en réalité sa force. 

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